L’incroyable histoire du premier smoothie californien – l’Orange Julius (1926)

01/06/2025Charles Piedboeuf0 commentaire

Imagine un stand minuscule, la circulation dense de Downtown L.A., des agrumes fraîchement pressés qui embaument le trottoir… et soudain une boisson mousseuse, glacée, douce comme un milk-shake : l’Orange Julius. Née à la fin des années 1920, cette création californienne va ouvrir la voie à tous les smoothies que l’on sirote aujourd’hui. Voici son épopée, la recette d’époque, sa renaissance moderne et les raisons pour lesquelles elle reste, près d’un siècle plus tard, le « premier smoothie » reconnu par les amateurs d’histoire culinaire.

1. Les origines (1926-1929)

South Broadway, Los Angeles. Julius Freed vend de simples jus d’orange pressés. Le produit est sain mais trop acide : les clients grimacent. Entre alors Bill Hamlin, son beau-frère chimiste. Il ajoute du lait écrémé en poudre, un soupçon de sucre et une touche de vanille. Le mélange devient soyeux et mousseux ; la foule adore. Les passants reviennent en lançant : « Give me an Orange, Julius ! » Le nom est trouvé. En 1929, le petit kiosque sert jusqu’à cinq mille verres par jour, un record pour l’époque !

2. La recette originale (1929)

Pour quatre grands verres :

  • 480 ml de jus d’orange fraîchement pressé

  • 60 g de sucre blanc

  • 2 c. à s. de lait écrémé en poudre

  • 2 c. à s. de blanc d’œuf en poudre

  • ½ c. à c. d’extrait de vanille

  • ≈ 250 g de glace pilée

Mode d’emploi : réduis tout sauf la glace au blender pendant 20 secondes. Ajoute la glace, mixe encore 40 secondes, jusqu’à obtenir une boisson pâle, épaisse, presque mousse de bain ! Sers immédiatement. Le blanc d’œuf stabilise les bulles : sur les foires, Julius présentait volontiers un verre intact dix minutes plus tard pour attirer le chaland.

3. De la foire aux banlieues (1940-1980)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée américaine met en avant le jus d’orange pour la vitamine C ; les stands Orange Julius se rapprochent des bases militaires. Années 1950 : nouveau slogan—« A Devilishly Good Drink »—et tournée des State Fairs du Texas à Washington. Dans les années 1960-70, la Californie devient le royaume du « healthy » ; surfeurs et joggeurs plébiscitent les boissons glacées. La marque passe d’un kiosque à plus de deux cent soixante-quinze franchisés ; les imitateurs se multiplient.

4. Renaissance des années 1990

En 1990, Jamba Juice ouvre à San Luis Obispo : le terme smoothie s’impose enfin. Orange Julius, rachetée trois ans plus tôt par Dairy Queen, se repositionne dans les food courts américains. Mangue-gingembre, fraise-banane, protéines végétales : le champ des possibles s’élargit, mais la filiation reste claire. Toutes les enseignes proposent encore un verre mousseux à base d’orange et de glace, clin d’œil direct au pionnier.

5. Variante « copycat » moderne (sans œuf)

  • 170 g de concentré d’orange surgelé (la moitié d’une boîte)

  • 240 ml de lait — vache, avoine ou cajou

  • 2 c. à s. de sucre (ou sirop d’agave)

  • 1 c. à c. d’extrait de vanille

  • 250 g de glaçons

Mixez 45 secondes. Ajustez la glace pour retrouver la texture « milk-shake ». Si tu veux la mousse d’antan sans œuf, ajoute 5 g de protéine de pois : ça marche !

6. Déguster l’Orange Julius « comme en 1929 »

  • Verre givré : place-le 10 minutes au congélateur.

  • Paille large : la mousse se coince dans les petits diamètres.

  • Timing : bois-le dans les trois minutes ; la mousse retombe vite.

  • Accord rétro : corndog ou pretzel salé, comme dans les foires des fifties.

7. Pourquoi l’Orange Julius est-elle considérée comme le premier smoothie ?

  1. Boisson mixée : avant elle, on pressait ou on secouait ; le blender sur stand est une nouveauté.

  2. Texture mousseuse inédite : lait en poudre + blanc d’œuf = mousse stable, signature des smoothies modernes.

  3. Adoption du blender domestique : la publicité du Waring Blendor (1937) cite directement la boisson.

  4. Concept de juice bar exclusif : Julius ne vend que des boissons, préfigurant les bars à jus d’aujourd’hui.

  5. Lignée commerciale ininterrompue : près d’un siècle plus tard, la marque existe toujours.

FAQ express

Peut-on rendre la recette vegan ?
Oui : lait d’avoine + protéine de pois. Réduis le sucre, le concentré d’orange étant déjà sucré.

Le nom “Orange Julius” est-il protégé ?
Absolument ; c’est une marque de Dairy Queen. On peut l’employer dans un contexte historique ou journalistique, pas pour vendre son propre breuvage.

Faut-il un blender haute vitesse ?
Non. Un modèle 500 W suffit si la glace est pilée fine.

Le smoothie est-il vraiment healthy ?
Vitamine C et glucides rapides, oui. Pour un index glycémique plus bas, coupe la dose de sucre en deux et ajoute des fibres (graines de chia ou avoine).


Conclusion

Qu’on le sirote sur une plage de Venice, dans un food court climatisé ou chez soi, l’Orange Julius rappelle qu’avec une bonne idée (et un blender bruyant) on peut transformer un simple jus en icône culinaire. La prochaine fois que tu commandes un smoothie fraise-banane, lève ton verre à Julius Freed : sans lui, la tendance smoothie californien n’aurait peut-être jamais vu le jour !

📺 La recette en vidéo ?
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